Sujet: Les ombres de la mémoire Dim 29 Juin - 10:40
Le petit garçon couché sur le ventre sous le lit serrait contre lui un garçonnet qui ne devait pas dépasser les 2 ans, lui maintenant une main sur la bouche en faisant bien attention à ne pas couvrir les narines. Le plus jeune était d'une lividité cadavérique et avait des yeux d'un gris acier qui donnait presque froid. Pourtant son regard, bien qu'un peu vague, était plus lumineux que celui de son aîné à la peau presque mate et aux yeux marrons qui fixaient avec froideur les jambes qui s'approchaient du lit, la forme de ses yeux et ses pommettes saillantes le faisaient passer pour un Epicanthix aux yeux de plus d'un, on pouvait cependant dénoter une certaine ressemblance chez les deux enfants. Le plus grand fixait sans ciller les deux paires de jambes et ne fléchit même pas quand le lit s'abaissa sous le poids d'un, puis de deux corps. Il se retourna sur le dos et relâcha l'autre gamin qui s'était endormi dans ses bras et laissa son regard transpercer le sommier et tapa de l'index sur son torse au rythme des coups de reins, des cris et des soupirs.
Hermod
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Sujet: Re: Les ombres de la mémoire Dim 29 Juin - 10:49
'Tu te rends compte de ce que tu as fait, abruti ?' 'Déjà si tu te tapais pas la moitié des mecs de Hutta on en serait peut-être pas là.' 'Faut bien que quelqu'un paie le loyer, abruti fini.' 'C'est pas parce que tu as un enfant de moi que tu peux te permettre de m'appeler comme tu veux salope.' 'J'en ai rien à branler de ton gosse.' 'Calme ta joie Iktios, je ne te permettrais pas de traiter Velours comme ça.' 'Pourtant c'est ce qu'elle est, une salope, une pute, une trainée, une .. putain ! T'as toujours pas remarqué ça Avaine ? RAH ! Ça va pas ?! Mon œil merde !' 'Dégage de chez moi, Iktios, dégage maintenant avant que je ne décide de me payer moi un billet pour Nar Shaddaa avec la prime qu'il y'a sur ta tête.'
Deux enfants derrière une serviette tâchée de manière douteuse étaient accroupis et comptaient des piécettes comme si la dispute qui se passait à quelques pas d'eux ne les concernaient pas. D'un coup, le plus vieux, un enfant d'environ 8 ans se redressa, l'autre gamin leva les yeux vers lui et d'un air renfrogné:
'53 crédits standards et 432 piécettes diverses.'
Le plus âgé, avec ses yeux en amande et son visage totalement impassible où détonnait un regard froid et haineux acquiesça d'un coup sec et sortit de leur coin. Il ne restait plus que sa mère et le père du garçonnet, il tenait de lui sa peau livide et son ossature fine. L'homme en question jeta un regard méprisant au petit garçon qui le lui rendit et ne lança même pas un regard à sa mère avant de profiter pour disparaître rapidement dehors. Une fois dans le couloir, il se mit à détaler silencieusement avant de galoper une fois dehors en louvoyant entre les malfrats et voyous du coin. L'air commençait à se rafraîchir avec la tombée de la nuit.
'P'pa ! P'pa ! Attends !'
L'homme qui partait d'un pas énervé ne ralentit pas aux appels du mioche qui finit par réussir à le rattraper en escaladant des caisses de matériel Les yeux du petit semblaient pétiller et un sourire s'étirait sur ses lèvres, il attrapa la manche du plus vieux.
'P'pa, moi j'peux te ramener de l'argent, j'en ai et comme ça on pourra partir tous les d--'
Une mandale fit taire le gamin et une deuxième le propulsa à terre, un coup de pied le fit se mettre en position fœtale, il ne bougea pas d'un poil, attendant le prochain coup en serrant les lèvres et les dents afin de ne pas laisser échapper un son.
'Fils de pute, dégage putain de merde ! J'ai pas besoin de ta sale gueule en plus chez moi, tu crois quoi ? Que j'vais te prendre et t'emmener avec moi ? M’embarrasser d'un boulet sur Nar Shaddaa ? Nan mais ça va pas dans ta tête de demeuré ?' 'Mais je peux..' 'Tu peux quoi ? Tu crois vraiment qu'avec 2 pièces ithoriennes je vais aller loin ?' 'J'ai de quoi payer un aller en navette, j'te jure !'
L'homme sembla hésiter un instant puis attrapa le gamin par le col de sa tunique et le releva brusquement, l'approchant de lui.
'J'espère pour toi que tu ne me mens pas.' 'Jamais p'pa, juré.'
L'Epicanthix jaugea du regard le gamin se tenant face à lui puis le relâcha et avec un sourire lui tapota la joue.
'Tu vois quand tu veux mon gars. Allez, on va à la maison, tu me feras de quoi me détendre, ok ?'
Et sans attendre la réponse de l'enfant il se dirigea dans une série de ruelles pleines de boue et de détritus et déchets autant vivants que matériel. Une fois rentré dans un bâtiment et suivi quelques dédales de couloir et monté quelques escaliers, il pénétra dans une chambre logée, ouvrit son pantalon et alla s'asseoir dans un vieux canapé défoncé.
'D'abord de quoi me mettre en condition, p'tit.'
Le gamin acquiesça et se dirigea vers un coin où l'attirail du petit vendeur d'Epices se trouvait, sélectionnant une bonne dose, il commença à la faire chauffer puis l'injecter doucement dans une seringue.
'Bon ça vient ?' 'J'me dépêche p'pa !'
Le gamin renifla, ses yeux froids faisant bien attention à ses gestes et à l'Epice liquide versée dans la deuxième seringue qu'il rangea dans sa tunique et trottina d'un pas empressé vers l'homme affalé qui releva sa manche. Le petit sang-mêlé tapota le creux du coude pour faire ressortir la veine et la planta rapidement et sans accroc dans le bras, laissant s'échapper le liquide dans les veines de son géniteur. Il attendit quelques secondes que l'homme commence à réagir à sa dose.
'Ah p'tain de Force, ça fait un bien fou. Bon qu'est-que t'as à me fixer avec tes yeux de Rodien, bouge ton cul, fais quelque chose.'
Le petit garçon acquiesça en baissant la tête et ne bougea pas en comptant avec ses doigts en les tapant sur sa jambe jusqu'à s'arrêter et prendre la deuxième seringue dans la tunique et de la planter sans un avertissement dans le bras d'Iktios qui se débattit pendant une à deux secondes avant de se cambrer, les yeux révulsés et la bave aux lèvres. Le petit garçon retira brusquement la seringue vide et la jeta sur le sol comme si elle l'avait brûlé et fixa pendant quelques secondes l'homme se tordre puis s'arrêter de bouger après que son corps se soit complètement relâché. Puis sans un mot il se retourna.
Quand il rejoignit son frère derrière la couverture pour se plonger sous la couverture qu'ils partageaient, il chuchota au gamin somnolant.
'94 crédits standards et 437 piécettes diverses.'
Hermod
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Sujet: Re: Les ombres de la mémoire Dim 29 Juin - 10:52
'Vez-les-yeux-secs' 'Quoi ?' 'Tu m'as entendu.' 'Je faisais pas gaffe à c'qu'tu bafouillais, j'suis genre un peu plus concentré sur la charge thermique entre mes mains.' 'T'es sûr d'vouloir faire ça ? Si m'man s'en rend com--' 'On s'en fout.'
Hermod
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Sujet: Re: Les ombres de la mémoire Dim 29 Juin - 11:03
« Gn.. Huh... J'espère que tu rigoles. Non, dis moi que tu rigoles. Putain de merde. Gn.
Le corps tordu de douleur, une grimace lui barrant le visage, brûlant de fièvre, c'était à pleurer. Comment pouvait-il espérer se défendre ? Son col l'étranglait. Pourquoi fallait-il qu'il le tire par l'arrière... il n'y avait personne de mieux placé que lui pour savoir qu'il ne s'agissait que d'un mince fil de technologie qui le maintenait en vie, lui permettait de respirer... sauf peut-être d'autres 'cyborgs'. Haha, quelle appellation. Il avait toujours refusé de se faire nommer ainsi, il était certes un bâtard, un putain de sang–mêlé, pas tout à fait humain. Mais bordel, non.. il n'était pas un cyborg. Il avait juste envie de crier qu'on lui laisse le peu de dignité qui lui restait. Pourtant cette demande lui paraissait à lui même dérisoire. De la dignité ? A lui ? C'était comme demander de l'intelligence à un Gamoréen, de l'honnêteté à un Hutt, d'être calme à un Sith.
« Guh... ah.. huh.. Non.. arrête..
Le reste ne fut que gargouillis, les limites de sa vision commençaient à virer au noir, faisant ressentir le manque d'oxygène. Il ne ressentait pas la douleur familière qu'il avait en respirant. Un bon point, se dit-il. Un bon point qu'une vibrolame dans le ventre lui fasse oublier quelques instants la torture qu'était sa prothèse respiratoire. Il avait commencé à s'habituer, la douleur n'était que ponctuelle bien que très violente... mais depuis que Vaulhkar avait tenté de lui faire une manœuvre de ??? et qu'on lui avait remis en place sa prothèse.. la douleur était constante et il se réveillait parfois la nuit à cause de l'agonie qu'elle lui faisait ressentir au moindre mouvement, quand elle ne l'empêchait pas de fermer les yeux. Le moindre choc lui donnait des poussées de fièvre et des délires qui le laissaient encore plus épuisé et fourbu. Il avait perdu trop de poids, il commençait à avoir des cheveux blancs sur les tempes et se sentait tellement fatigué, tellement.
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Les ombres de la mémoire
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