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 Glaur, le chaos ordonné

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Mitsimraith




Messages : 38
Date d'inscription : 03/06/2014

Glaur, le chaos ordonné Empty
MessageSujet: Glaur, le chaos ordonné   Glaur, le chaos ordonné EmptyVen 12 Jan - 14:20

Chapitre 1 : La multitude


Au cœur de la nuit étoilée, brûle mon âme lacérée. Je ferme les yeux, je soupire, mais la douleur envahit mon crâne, mon cœur bat avec force dans ma poitrine, je ne peux m’empêcher de ricaner. Je pose ma main contre la roche humide, inspirant profondément l’air lourd et âcre, la douleur enserre ma tête tel un diadème. Je me mords la lèvre, un goût métallique envahit ma bouche. Mon cerveau explose, mon esprit s’éparpille. Brûle, brûle, la ville brûle, la ville est en flamme. Brûle, brûle, la ville brûle, toute la ville crame. Je serre mon poing avec force, mes ongles s’enfonce dans ma chair, rapidement j’ouvre les yeux, j’inspire profondément, je suis là. Ma vision peine à franchir les ténèbres, mon cœur bat toujours trop vite et la douleur reste présente, mais je suis là, dans ce souterrain humide, pas ailleurs, pas nulle part. J’expire doucement. Trop de choses grouillent ici, trop de possibilités, trop d’espoirs, il est difficile de se concentrer. Je pose mon index le long de mon nez entre mes deux yeux collé à mon majeur, je lance les doigts vers l’avant comme une flèche désignant ma cible.
‘Aller, on avance.’
Et j’avance. Malgré le manque de visibilité, il est facile de s’orienter même à la faible lueur de ma lame, c’est droit devant. De temps à autre je me retourne, sachant pertinemment que si quelque chose venait je le sentirai, cependant j’en ai besoin. J’ai besoin de voir, de sentir, d’entendre. Je vois la roche sombre et humide, je sens la moisissure qui règne en maître en ces lieux et j’entends la vermine qui grouille autour de moi. Je ressens la vermine qui grouille autour de moi, cette vie qui court tout autour, cette présence ridicule et futile qui brûle et qui brille avec une intensité insoupçonnée qui fourmille dans tous les sens revendiquant une existence aussi brève qu’inutile. Je serre la mâchoire, je dois me concentrer. J’avance.
J’arrive dans une pièce ronde, une légère trouée dans le plafond éclaire la pièce d’une faible lueur, l’eau qui goûte le long des murs s’amoncelle en de nombreuses flaques, l’écho de mes pas se répercute avec plus de force, je sens mes pieds qui traversent la fine couche d’eau, je sens la mousse qui souffre sous mes pas, la vie qui meurt, et qui pourtant continue de brûler tout autour comme si ce massacre n’avait pas eu lieu. Je m’arrête un moment et m’accroupis, une forêt dense s’élève à mes pieds, une myriade de chapeaux blanchâtres s’étale devant moi s’élevant au dessus d’un mycélium qui s’enchevêtre sans une quelconque logique. Au dessus d’un chaos de filaments courant dans tous les sens les petits chapeaux se dressent fièrement. J’ouvre légèrement la bouche glissant un doigt entre mes dents et je le mords, je dois me concentrer. Je me relève et j’avance.
L’eau ruisselant le long des parois finit par s’écouler lentement le long de la pente qui descend si doucement que je peux à peine la sentir. Plus j’avance, plus la vie se fait foisonnante et brillante, la mousse est plus épaisse, les champignons plus nombreux, les insectes plus grouillants, je remonte lentement ce flux vital errant dans les ténèbres au milieu d’une lumière aveuglante. Je passe plusieurs fois ma main dans mes cheveux, je caresse ma joue, cette force s’écoule en moi, elle me submerge, la douleur enserre mon crâne, mon cœur bat plus fort comme s’il voulait sortir. Je pose une main sur ma poitrine pour le retenir, je sens la vie qui tourne tout autour de moi. Je respire calmement, tentant de me concentrer, de me rassembler mais je me sens m’éparpiller. Je serre la mâchoire me mordant la joue, j’ai envie de hurler, de mordre, de danser, mais j’en suis incapable, tout danse autour de moi, je tombe à genoux, j’agrippe la mousse à pleines mains, je suis là. Je soupire, peu à peu je reprends corps, les yeux exorbités, une vague de bonheur liquide descend le long de ma colonne vertébrale. La vérité est une prison. Je me relève, je ferme les yeux et respire lentement. Je ramasse mon sabre, secoue la tête et recommence à avancer, lentement. Tout est si fort et si puissant ici, la mousse est si douce, la vie si brillante, je brûle, elle me consume.
Je me recentre, je marche le long des couloirs peinant à me couper de cette vie de plus en plus présente, de l’eau qui ruisselle, de la mousse qui s’écoule, des champignons qui poussent, j’accélère, je me focalise sur l’effort auquel je force mes jambes, sans m’en rendre compte je finis par courir. Je ralentis, courir et se concentrer en même temps, cela demande bien trop d’énergie, cela m’épuise. Je sens des picotements dans tout mon corps, je la sens avant de la voir, l’air est comme chargé d’électricité, l’eau crisse sous mes pas, la mousse danse sous le vent. Au bout du couloir une lumière éclatante dans un océan de ténèbres, j’avance, avide de cet éclat qui éclipse de sa beauté les flammèches qui grouillent autour de moi.
Aiguisé comme une lame, brillant comme une flamme, dur comme du beskar, il est beau, vivant, brûlant, excitant. Il est le roi dans ces ténèbres et ne tolère nulle concurrence, comment cette vie grouillante et inutile pourrait lui faire concurrence, pourtant il en est ainsi, je les sens, je les vois, je marche avec eux, ils marchent avec moi, je suis eux. Le tarentatek court mais il n’ira pas très loin, il brûle d’une flamme qui me consume, je dois le briser même si cela doit me blesser. Il m’attire, je le sens au travers de la Force, il est un vide qui cherche inlassablement à se remplir, une abomination qui pourtant irradie avec une puissance inégalée. La vie grouille autour de moi, une vie qui s’amoncelle depuis mon entrée dans le temple, une vie que je rassemble et qui marche avec moi, je la sens, je la vois, elle brûle, elle me consume. Toute cette vie se jette sur le brasier l’alimentant comme jamais jusqu’à le voir s’éteindre, une seule flamme aussi brillante qu’elle soit ne peut lutter contre la multitude. La douleur s’apaise, nombre ont donné leur vie lors de cet affrontement et seules les ténèbres l’emportent. Je m’approche des restes de la créature, pataugeant dans une mélasse informe mélange de sang, de chair, de carapaces, de mousse et d’eau. Je finis par trouver ce qui m’intéresse dans les entrailles du cadavre. Un petit bout de métal sombre et froid et pourtant sans que je le sente il brûle n’attendant qu’une étincelle pour l’embraser.
Je laisse la vie se disperser, un instant je suis encore une araignée, une fourmi, un scarabée, mais je dois me concentrer, je le sais, je dois marcher, avec mes deux jambes, mes jambes à moi, pas celles de la multitude. Je me coupe, je m’aveugle, je crois mourir avant de respirer à nouveau normalement, mon cœur se calme, la douleur s’atténue, je la sens se tapir au plus profond de mon âme, elle ressurgira je le sais, mais pour l’instant seul le petit objet en métal m’intéresse. Je le sens réagir à mon contact tel un vieil ami qui sort d’un long sommeil, il se réveille lentement et bientôt il me révèlera ses secrets. Je passe mon pouce le long de ses arêtes anguleuses, le sentant vibrer, ajoutant une légère lueur bleuté à la grotte. Je sors des ruines antiques tel dans un rêve, imaginant ce que ce petit bloc saurait m’enseigner.

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