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Tu entendis ton frère s'avachir sur le rebord du canapé avant de le voir se glisser à tes côtés. Un bref regard en coin vers celui-ci et vers son accoutrement te permis de savoir qu'il s'agissait bien de Leifr et non d'Ivo. Dans un soupir dramatique et en étalant ses jambes sur tes genoux, il posa sa main sur son front. Tu patientais quelques secondes, persuadé qu'il allait ouvrir la bouche pour dire quelque chose de certainement très profond, mais face à son silence et son air concentré, tu retournais ton attention vers le jeu télévisé qui passait actuellement sur une des grandes chaînes nationales. «
Il est toujours mieux d'échouer avec panache que de réussir avec médiocrité. » Tu fermais les yeux et te passais les doigts sur les paupières, pesant le pour et le contre de lui accorder une réponse, sentant la spirale sans fin d'emmerdes que Leifr pouvait amener avec lui. «
Qu'est-ce que tu as fait ? » Un bruit d'indignation échappa à Leifr qui te mit un coup de pied dans les côtes. Rouvrant les yeux, tu lui dégageais les jambes des tiennes et du canapé, les laissant retomber sur le plancher dans un bruit sourd. «
Quand ai-je seulement fait quelque chose d'irresponsable ou d'idiot ? » Un sourcil arqué de ta part le fit se renfrogner. «
Je garde une liste. Elle est alphabétisée. »
Une moue sur le visage, les bras croisés, se replaçant en position assise plus confortable, Leifr se remit à observer la télévision. Pendant un court instant, tu crus qu'il allait laisser tomber ses gémissements et te laisser en paix... mais c'était visiblement bien mal connaître ton petit frère. «
... tsk. J'ai merdé. Vraiment cette fois. » Bon, il n'avait cette fois pas décidé de ramener 120 VHS du Grinch dans l'appartement pour les stocker et les revendre une par une sur eBay. «
Étant donné tes expériences de vie quotidienne, il va falloir être plus spécifique. » «
J'ai fait une mauvaise chose... » Est-ce que tu avais envie de te laisser glisser dans cette pente ? Absolument pas. La dernière fois que tu avais essayé d'aider à résoudre un problème des jumeaux, ton appartement avait explosé sous une impulsion magique de Constance Flavel et tu t'étais retrouvé nu dans Ealdwick Park avant d'atterrir au commissariat. «
Est-ce que ça m'affecte ? » Leifr releva la tête vers toi avec un franchement offusqué. «
Non, mais … », avant qu'il puisse continuer, tu levais une main pour lui signifier de se taire. «
Alors ça ne m'intéresse pas. »
Si jamais tu t'étais inquiété un jour de blesser tes frères et sœurs, tu aurais pu reconnaître le signe que tu venais de faire profondément du mal à ton frère en lui refusant le droit de te parler de ses problèmes, mais ton frère était également résilient et capable d'oublier très rapidement le moindre tort qui lui avait été causé par un rire et un geste de la main. «
... Bon, ok, j'en parlerais à Thora, elle sait écouter elle. Où est ta fille ? Tu l'as enfermée dans le placard ? » Tu appuyais ta joue sur ton poing, les jambes étalées devant toi sur le sol de l'appartement, laissant le son de la télé et les cris du présentateur te bercer. «
Tu sais bien qu'Elleen est comme un soleil pour moi. » Leifr s'était redressé et s'était approché de toi à grands renforts de coups de rein qui avaient fait bouger le dossier du canapé et de grognements. «
Aw... » Une main posée sur ton épaule et l'autre sur son cœur, Leifr te lançait un regard presque ému. «
Plus elle est loin, mieux je me porte. » Tu poussais sa main pour qu'elle retombe à côté de lui et cesser tous contacts entre vous tandis qu'il digérait l'information, les sourcils froncés. «
..... OK. Mais je pense que tu devrais passer du temps avec ta fille, Thora a raison. Ce serait bien pour son développement et pour une fois, tu aurais une chance de faire une bonne chose. » Tu haussais les épaules en maugréant dans ton poing. «
J'adore ces moments. J'aime leur faire coucou de la main lorsqu'ils passent à proximité. » Un soupir fut tout ce qui accueilli ta réponse et pendant un long moment, les seuls bruits dans la pièce furent ceux de vos respirations et de la télévision. «
... plus sérieusement, outre regarder la télévision avec elle, tu t'es mêlé de son éducation ? » Tu préférais éviter le plus souvent possible de passer du temps avec Elleen, rentrant après qu'elle soit couchée et expédiant au plus vite les appels que Thora faisait parfois le soir pour qu'elle puisse avoir un bonne nuit et une histoire de ta part, que ce soit lorsque tu partais pour les Illuminati ou parce que tu ne rentrais qu'après son heure de dodo. «
Mh. Bien sûr. Je paie même pour ses lunettes. »
«
Elie ! Viens là ma puce ! » Ayant entendu son nom, et visiblement pas parce qu'elle allait se faire engueuler pour avoir laissé traîner ses legos dans le couloir, la petite fille apparut en dehors de sa chambre avant de trottiner vers le canapé, tendant les bras pour que Leifr la hisse à vos côtés. A grands renforts de ahanements et des bruits exagérés, la petite fille de 4 ans se retrouva placée entre toi et lui. «
Qu'est-ce que papa a fait avec toi en dernier, Elie ? » Tu lui lançais un regard en coin, qu'elle te rendit en triturant sa nouvelle robe qu'elle avait voulu absolument mettre ce matin pour te montrer. Thora l'avait emmenée faire les courses pour Noël afin qu'elle ait de jolis habits pour les fêtes. Ses lunettes faisaient l'effet de loupe et ses yeux retournèrent rapidement vers Leifr duquel elle se rapprocha sensiblement. «
Il m'a appris à répondre aux gens du téléphone qui veulent vendre des choses ! » Un sourire plein de petites dents de lait et les mains posées sur le bord du canapé, son regard était attiré à plusieurs reprises par l'écran de télévision qu'elle finit par juger indigne de son intérêt. Thora te reprochait souvent de la laisser trop regarder la télévision et qu'il s'agissait probablement là d'une des raisons de son aussi mauvaise vision. Tu haussais généralement les épaules pour toute réponse. «
Oh, c'est bien ! Tu leurs dis quoi alors ? » Elle se redressa et se racla la gorge, puis te lança un regard pour s'assurer que tu écoutais bien avant de lâcher d'une voix articulée : «
Non, il est mort, c'est sa fille ! »
Leifr se contenta de papillonner les yeux et de se passer la main sur la bouche. Tu ne sus pas s'il essayait de cacher un rire ou un air atterré, mais avant qu'il ait pu faire une remarque, Elleen repris la parole. «
J'ai pas bien dormi cette nuit. J'ai fait un cauchemar. Il y avait une fille et elle était morte mais elle voulait jouer avec moi quand même. Elle disait plein de choses très bizarres et que c'était toi et papa qui l'aviez tuée parce que vous vouliez pas jouer avec elle. » Le sourire de Leifr ne disparu pas tout a fait de ses lèvres, mais le léger frémissement de sa main et la raideur de son dos te confirmèrent qu'il n'était absolument pas serein et qu'il attendait le moment où elle se serait éloignée pour en discuter avec toi. «
Ne t'inquiète pas Elleen, c'est juste un cauchemar. Tout le monde a des cauchemars, même les grands et méchants monstres sous le lit ont des cauchemars, n'est-ce pas ? » Tu haussais les épaules, te lassant de la conversation. «
Les monstres ont des cauchemars à propos de quoi ? » Leifr lui répondit dans un grognement : «
De ton père, très probablement. Bon Elie, on mange quoi à midi ? Papa a préparé quelque chose ? » Tu te raclais la gorge pour leurs rappeler que tu étais à côté. «
Non. Il doit y avoir des restes au frigo. » Nouveau soupir de Leifr. «
Tu veux manger quoi, Elie ? » Ta fille trépignait déjà à côté de vous, certaine de pouvoir demander ce qu'elle voulait puisque Leifr posait la question. Dans un élan d'espoir, elle se permit même de demander : «
Mc'Donalds ! » Tu grognais et secouais la tête. «
Hors de question. »
L'exultation d'Elleen disparut aussi rapidement qu'elle était arrivée en entendant ton refus catégorique. Elle ne t'avait pas lancé un regard, espérant probablement que le oui viendrait de Leifr. «
Fais pas ton rabat joie, je peux aussi appeler Thora et lui demander ce que je dois préparer à manger, elle sera sûrement très contente de savoir que tu n'as rien fait. » Sentant que la roue tournait, Ellen releva la tête. «
Il a fait mes tartines ce matin. » Leifr l'attira vers lui et l'enlaça. «
On ne se nourrit pas que de tartines et de céréales. » Toi tu fusillais Leifr du regard, irrité autant par la menace que par la certitude que si tu disais encore une fois non, il n'hésiterait pas à semer la discorde dans ton couple. Un regard aussi venimeux vers le dos de ta fille qui s'était laissée faire par Leifr et tu te levais. «
Habille la. Elleen, va te mettre quelque chose d'autre, tu vas te salir et je n'ai pas envie de nettoyer ta robe. » Toujours Elleen dans les bras, Leifr se releva avec un sourire narquois aux lèvres. «
Urf ! Je crois que je me suis froissé un muscle, tu commences à devenir grande Elie. » «
Tu peux pas te froisser quelque chose que tu n'as pas ! » Avec un rire, ta fille disparu en courant vers sa chambre. «
J'espère que cette gamine ne deviendra pas comme toi, parce qu'elle a des remarques aussi méchantes ! » Tu lui répondis par un doigt et un signe de la main pour lui signifier de dégager. L'air faussement vexée, la main sur le cœur, Leifr emboîta le pas à Elleen pour l'aider à choisir d'autres habits et se changer.
Le trajet en voiture fut entrecoupé de chansons danoises que Leifr tentait d'apprendre à sa nièce pour qu'elle puisse « crâner devant les copains à l'école » et de coups de klaxons irrités de ta part. Tu laissais ton frère et ta fille choisir leur menu et tu te contentais de sortir la carte bancaire pour payer leur repas, les suivant à leur table en portant le plateau d'Elleen avant de retourner toute ton attention vers ton téléphone. Peu intéressé par la discussion d'une enfant de 4 ans et encore moins par celle de ton frère, tu te concentrais sur les informations que tu n'avais pas eu le temps de lire ce matin pendant qu'Elleen prenait son petit-déjeuner. «
Tu n'es pas d'accord avec moi, Siggy ? » Sans quitter ton téléphone des yeux, tu mis quelques secondes à lui répondre. «
Stigandr... et probablement pas, mais pour être tout a fait honnête je n'écoutais pas. » «
Tu as pas besoin de serviette, Leifr ? » Le torse gonflé de fierté et un regard particulièrement important sur le visage, ton frère abaissa les yeux sur sa nièce : «
Je n'utilise jamais de serviette au restaurant parce que je crois en moi même ! T'as vu, super tonton ! » La remarque fut accueilli par un petit sourire de ta fille qui ne fit pas plus de commentaires avant de retourner à son sandwich. Tu ne relevais la tête que quelques minutes plus tard pour la voir t'observer, en train de jouer avec son collier et la pierre runique qui pendait au bout. «
J'ai plus faim ! Je peux avoir une glace ? » Un bref regard vers son plateau et les frites étalées un peu partout au milieu de ketchup et de mayonnaise te fit retourner ton attention vers ton téléphone. «
Quand tu auras fini ton repas. » Il était peu probable qu'elle ait encore faim pour un dessert lorsqu'elle aurait fini ses frites et si elle était plutôt obéissante lorsque sa mère ou toi lui donniez à manger, le facteur Leifr eu tôt fait cependant d'enrayer le mécanisme. «
Bien sûr, qu'est-ce que tu veux comme glace ? » «
Tu sais, ce n'est pas en lui payant des saloperies à longueur de temps que ça changera quoi que ce soit au fait que je t'ai demandé d'aller habiter ailleurs ou que tu as jamais eu le droit à ça quand tu étais petit. » Leifr se leva en roulant des yeux, prenant la main tendue d'Elleen, pour aller à la recherche d'une glace au comptoir, ne se donnant même pas la peine de répondre. Ils ne reparurent que quelques minutes plus tard, chacun armés d'une cuillère et d'une glace que tu fixais avec un air peu amène. Bien évidemment, Elleen se contenta de manger la moitié avant de se plaindre de douleur aux sinus et de repousser le dessert sur son plateau en se tapotant le ventre.
«
Je peux aller dans les jeux ? » Tu lui fis signe d'approcher et lui frottait sans douceur les contours de la bouche pour enlever les traces de ketchup et de chocolat, faisant peu de cas de ses tortillements ou de ses grimaces. «
Tu te souviens de ce qu'en disait Hermod ? » Tu lui enlevais également ses lunettes pour les nettoyer. Elie ne bougea pas de l'endroit où elle se trouvait, clignant plusieurs fois des yeux en direction de son oncle qui ne devait être qu'une vague forme floue sur le côté au vu de la correction nécessaire pour qu'elle puisse distinguer les formes et les gens. «
Que tant qu'on te paie pas pour te déshabiller, c'est pas illégal ? » Tu fronçais les sourcils en lui remettant les lunettes sur le nez, lançant un regard interrogateur vers Leifr qui se contenta d'hausser les épaules avec l'air de dire qu'il n'y était pour rien. «
Ah. Non. N'écoute plus tonton Hermod, mets tes chaussures sur le côté des jeux. » Elle acquiesça en souriant avant de disparaître entre les tables. Leifr s'empressa de récupérer le dessert non fini de ta fille pour lui faire son affaire. «
Je te laisse ses frites, je m'occupe de son coca. » Attirant le plateau d'Elleen vers toi, tu l'empêchais d'accéder au gobelet vers lequel il tendait une main avide. «
Tu ne touches pas à sa boisson, elle ne boit déjà presque rien... » Poussant un soupir bruyant, les coudes appuyés sur les bords de son plateau, le visage enfoncé dans les mains, tu sentais que ton frère allait enfin te lâcher ce qu'il avait sur le cœur. «
Hmf. Tu sais … j'ai des problèmes relationnels. Avec ma copine hein. Tu aurais des suggestions ? » Comprenant que tu n'aurais rien à faire de plus que de hocher la tête de temps à autres pour le contenter, t'épargnant de devoir lui répondre de manière concrète et réfléchie, tu retournais à ta lecture des informations. «
Boire de manière excessive. »
Comme s'il pesait le pour et le contre, Leifr laissa passer quelques secondes. «
Rien de plus concret ? J'ai pas besoin d'avoir le cœur triste pour ça. » «
Tel que tu me vois, je suis à court d'idées. » Une inspiration et un silence de la part de Leifr t'indiquèrent qu'il hésitait à en parler. Tu ne le poussais pas plus à parler, non pas pour le ménager mais en espérant que le courage lui manquerait. «
Il y a une semaine j'ai accidentellement couché avec sa meilleure amie, Billie. » Tu te contentais d'un «
Ah. » avant de tilter. «
Ouais.... » Tu relevais la tête vers Leifr, les sourcils froncés. «
Tu as accidentellement couché avec Billie. » Un signe de tête positif et l'air grave de Leifr t'indiquèrent qu'il ne riait pas et qu'il croyait dur comme fer à sa version. «
Oui. » D'une voix lente, particulièrement dubitatif et pour être certain que tu ais bien entendu «
Accidentellement » «
Oui. » Tu te redressais dans le dossier inconfortable de la banquette pour toiser ton frère. «
Je ne comprends pas. Tu as trébuché sur quelque chose ? » Agitant la main pour signifier que ce n'était pas particulièrement important, Leifr enchaîna : «
J'aimerais faire quelque chose pour me faire pardonner, mais quoi ? » «
Eh bien il y a les choses habituelles... des fleurs, du chocolat, des promesses que tu n'as pas l'intention de tenir. » La remarque acerbe qu'allait probablement t'envoyer Leifr fut coupée par l'arrivée de deux femmes en colère, d'un mioche hurlant en larmes et de ta fille traînée par la main par l'une des deux femmes qui vous observa d'un air curieux, l'air d'essayer de te déterminer quelque chose. Elle finit par se décider : «
Votre fille a mordu mon fils ! »
Ton regard s'abaissa vers le chiard hurlant, puis vers Elleen qui pleurait aussi, essayant de se débarrasser de la poigne de la femme. Voyant que tu ne réagissais pas, Leifr se leva, ce qui fit lâcher ta fille à la bonne femme. «
Il me crachait dessus ! » Tu sentais monter en toi un grand sentiment de fatigue et, l'ennui perlant au bout des cils, tu te détournais des deux inconnues, laissant à ton frère le loisir de s'occuper de rassurer ta fille. «
Merci de nous l'avoir ramenée. » «
Je veux qu'elle présente ses excuses ! » Tu passais tes doigts le long de tes tempes. «
Papa il m'a dit de mordre les gens qui étaient méchants avec moi. » Ce qui eut pour effet de faire rire la non-mère du duo. «
Mon chéri, c'est le rêve de tout père de garder sa fille en sécurité jusqu'à leurs 30 ans... peut-être même leurs 40 ans, mais je trouve que vous exagérez. » Sentant que l'altercation allait mal tourner et que certaines familles autour de vous avaient arrêté de discuter ou de manger pour vous regarder, Leifr tenta en vain de calmer la situation. «
Mon frère est un homme bon... si vous ignorez toutes les choses qu'il fait exprès et que vous vous concentrez sur celles qu'il fait par accident. » «
Oh toi, ta gueule. »
«
Mon dieu, vous êtes vraiment un connard. » Tu te relevais, époussetant les miettes sur les manches de ta veste. «
Je suis désolé, madame... votre opinion m'intéresse en réalité très peu. » Laissant échapper un « pfft » outré, elle se tourna pour faire face à Leifr. «
Et vous êtes qui, vous ? » Levant deux doigts sous son menton, un sourire qui se voulait probablement charmeur et un clin d’œil appuyé vers la non-mère, Leifr lui répondit : «
Mon rôle dans la famille est d'être le plus beau dans le décor et de boire du vin. » Visiblement peu impressionnée par l'échec critique au jet de charisme de ton frère, la femme laissa échapper un ricanement peu amène. «
Et vous vous contentez de rester là, un sourire idiot sur les lèvres ? Ou vous avez pas la lumière à tous les étages ? C'est difficile à deviner avec votre tête d'immigré. » Leifr haussa les épaules avec dérision, les mains levées vers le ciel. «
Je suis très adepte du minimalisme, vous savez. J'en ai fait un art de vivre. » «
Vous voyez sur mon visage ? C'est l'expression de l'ennui et du peu d'intérêt que je vous porte à vous et votre aberration, laissez nous tranquille. » Leifr jeta un regard vers le morpion accroché à la main de sa mère et attira un peu plus près de lui Elleen qui cachait son visage dans son épaule. «
C'est sa tête au naturel. » Se dirigeant vers vous avec un air ennuyé, se tordant les mains, un employé du fast-food se permis de s'interposer. «
Je vais devoir vous demander de quitter le restaurant, mesdames et messieurs. » Acquiesçant vaillamment, Leifr prit le manteau de ta fille pour le lui faire enfiler. «
Yup, on y va ! Merci pour le repas ! »
Sortant un mouchoir de la poche de ta veste, tu plaçais Elleen sur le capot de la voiture et lui intimait de souffler pour vider la morve qui avait commençait à couler vers sa bouche. «
Papa, je suis désolée. » Lui frottant à nouveau le nez pour enlever les dernières traces de morve et de larmes de son visage, tu répondais d'un ton acerbe. «
Je commence à croire que « Papa, je suis désolée » est mon véritable prénom vu le nombre de fois que tu l'utilises par jour. » Les bras croisés, appuyé contre la portière arrière, Leifr te lança un regard peu impressionné. «
Je crois que ce que ton père essaie de dire c'est qu'il faut que tu arrêtes de t'excuser, surtout quand tu te défends. » Elleen renifla plusieurs fois, ce qui te fit la remoucher plusieurs fois malgré ses protestations. «
Maman elle dit que je dois arrêter de mordre les gens, parce que sinon j'aurais jamais de copains. » «
C'est pas plus mal. » Leifr te tapota l'épaule et tu t'écartais pour aller jeter le mouchoir tandis qu'il faisait descendre ta fille de la voiture pour pouvoir aller l'attacher à l'arrière. «
.... Je crois que ton père dit ça parce qu'il ne veut pas voir d'autres enfants à la maison parce qu'il n'y a de la place que pour une petite fille dans son cœur et dans sa vie. » Tu montais à l'avant et, laissant tout juste le temps à Leifr d'attacher Elleen, tu démarrais. «
Pourquoi papa est toujours en colère ? » Tu ne répondis pas, allumant plutôt la radio.